Par Michèle Roullet

En Ville de Genève, sur un budget d’environ 1,2 milliards de francs, près d’un quart, soit 256 millions, est consacré à la culture. A titre de comparaison, Lausanne affecte 6% de son budget et Zürich ou Bâle 4%. Depuis 2002, le budget a augmenté de 217 millions ! Cette augmentation n’est pas liée aux 10% d’habitants en plus, mais au refus systématique du Conseil administratif d’établir des priorités. Plus grave encore, même lorsqu’une évaluation externe pointe des dysfonctionnements, des prestations superflues ou, du moins, qui n’offrent pas de plus-value apparente, le Conseil administratif ne veut rien changer, car, pour lui, tout est indispensable : ses innombrables publications pour présenter des bilans flatteurs, son allocation rentrée scolaire “à la française”…

Or, aujourd’hui, la situation est inquiétante. Et, ce n’est pas un boni, lié à des événements comptables exceptionnels, qui doit nous aveugler ! Depuis quelques années, les rentrées fiscales sur les personnes morales et physiques diminuent. Cela signifie que notre économie s’essouffle. A ces diminutions de rentrées fiscales, s’ajouteront celles liées à la réforme de l’imposition des entreprises (RIE III), qui entraînera des pertes estimées à 60 millions pour la Ville. Genève doit donc réduire la voilure de ses dépenses et gouverner avec prévoyance. C’est pourquoi, le conseil municipal a décidé d’adapter les subventions au coût de la vie et à l’indice des prix à la consommation qui a chuté. Une mesure équitable, puisque les subventions avaient été régulièrement indexées au coût de la vie, entraînant même, en 2011, une augmentation linéaire de celles-ci de 3%. Deux millions supplémentaires pour la petite enfance ont aussi été votés afin que, dans le projet d’une nouvelle tarification des crèches, la classe moyenne ne soit pas, une fois de plus, tondue !

Il reste au Conseil administratif, qui a une réelle marge de manœuvre, des pistes sérieuses à étudier pour utiliser avec efficience son budget sans prendre en otage les institutions culturelles et sociales.

Que le citoyen genevois refuse les intimidations des casseurs qui ont instrumentalisé la culture ! Qu’il manifeste sa solidarité envers les artisans et commerçants qui créent des emplois, de la richesse et luttent pour leur survie ! Enfin, qu’il rappelle à cette gauche dogmatique, avide de dilapider l’argent public en exigeant sans cesse des augmentations d’impôts qui fragilisent notre place financière et font fuir les gros contribuables que : pour offrir des prestations sociales et culturelles riches et abondantes, il faut un Etat prospère ! 

Que l’électeur genevois dise oui au budget de Genève et vote OUI aux deux objets qui lui sont soumis !

 

Michèle Roullet

Conseillère municipale PLR, Ville de Genève

Ancienne présidente de la commission de la cohésion sociale et de la jeunesse

Membre de la commission des arts et de la culture