Par Simon Brandt

Depuis bientôt deux ans, la Ville de Genève et plusieurs autres communes (Carouge, Lancy, Onex, Meyrin et Vernier) ont mis en place une structure appelée l’Union des Villes Genevoises (UVG). Ceci sans consulter leurs différents Conseils Municipaux, ce qui en dit long sur la considération qu’en ont les différents exécutifs à majorité rose-verte. Ce mépris apparaît aussi envers les petites communes qui disposeraient de trop de poids au sein de l’Association des Communes Genevoises (ACG) selon les créateurs de l’UVG.

Formellement, cette union vise à accueillir les municipalités de plus de 10’000 habitants ou dont la densité excède 1500 habitants au km2. Matériellement, elle vise surtout à regrouper les communes dirigées par les partis de l’Alternative. On peut donc davantage parler d’une Union des Villes de Gauche vu qu’aucune commune à majorité de droite n’a demandé à en faire partie.

Si la question d’un regroupement des Villes du canton est légitime, la méthode pose beaucoup de questions. Une telle démarche n’aurait-elle pas pu avoir lieu à l’intérieur de l’ACG ? Surtout, est-ce que l’UVG apporte réellement une plus-value aux citoyens de ces différentes communes ? On peut clairement en douter vu qu’elle semble davantage être là pour prendre le contre-pied politique de l’ACG. Il s’agit plus ici d’une forme de Sonderbund municipal vu que son objectif est la défense de soi-disant intérêts particuliers.

Au surplus, se pose la question de la légalité de la démarche. Est-ce qu’un Conseil Administratif à la compétence de faire adhérer sa commune à ce qui s’apparente à un groupement intercommunal ? La question se pose lorsqu’on lit l’article 30 alinéa 1 lettre u de la loi sur l’administration des communes. Lequel stipule que la création et l’adhésion à un tel groupement doivent être validées par le Conseil Municipal de la commune adhérente.

La création de l’Union des Villes Genevoises est-elle légale ? Pas sûr. Est-elle légitime ? Non vu la manière dont elle a été créé. Il est ainsi flagrant de constater le déni de démocratie des différents exécutifs qui non seulement n’ont pas souhaité débattre d’un tel sujet avec leurs délibératifs respectifs mais affirment encore dans la presse qu’ils ne tiendraient pas compte d’une demande de retrait, fut-elle votée par une majorité du Conseil Municipal.

Des questions comme la gouvernance de nos communes, la répartition des compétences avec le canton ou le fonctionnement de l’Association des Communes Genevoises méritent un vrai débat. Espérons que nous pourrons enfin l’avoir dans les mois à venir, malgré le refus du débat de la part des exécutifs municipaux de gauche.

Vous pouvez trouver ici mon face-à-face sur ce sujet, dans la Tribune de Genève du jour, avec le conseiller administratif vert de Carouge Nicolas Walder.

L’article fut initialement publié à cette adresse : http://simonbrandt.blog.tdg.ch/archive/2017/01/11/uvg-union-des-villes-genevoises-ou-des-villes-de-gauche-281350.html