Le Conseil administratif confisque le débat d’idées

L’Entente a pris connaissance avec consternation de la brochure de votations rédigée par Monsieur Rémy Pagani, Maire de Genève, et avalisée par une majorité du Conseil administratif. Un recours sera déposé devant les Tribunaux.

La politique exige de tous les élu-e-s un état d’esprit permanent fait d’intelligence collective, d’écoute mutuelle et de respect des approches différentes. Force est de constater que l’attitude de la majorité du Conseil administratif est à l’opposé de cette exigence.
Le texte qui avait été proposé au Conseil administratif par le bureau du Conseil municipal avait été rédigé dans un état d’esprit profondément constructif, de manière à éviter précisément de devoir recourir à la justice. Il visait à donner des clés de compréhension à la population afin que celle-ci puisse faire un choix éclairé le 24 septembre prochain :

  • Par respect pour la minorité du Conseil municipal, celle-ci disposait de la même place que la majorité pour y développer ses arguments;
  • Le textes proposés par la minorité n’avaient pas été modifiés par le Bureau, à l’exception de deux modifications, notamment dans le texte du “référendum 3” suite à des précisions chiffrées que le conseil administratif avait transmises;
  • Par respect pour le corps électoral, la synthèse brève et neutre se voulait la plus neutre possible. Le choix du vocabulaire avait été soigneusement choisi pour atteindre cet objectif. Preuve de cet équilibre, cette synthèse avait permis de trouver un consensus au-delà des clivages politiques puisqu’elle avait été adoptée par 6 oui et 1 abstention par le Bureau du Conseil municipal.

Que reste-t-il de cette main tendue ? Rien. Et même pire : un abus de confiance pur et simple de la part de la majorité du Conseil administratif, et notamment de son Maire.

  • La brochure de votation s’ouvre par une introduction de deux pages du comité référendaire où la malhonnêteté intellectuelle atteint des sommets inégalés;
  • Cette introduction, une invention jamais vue dans aucune autre brochure électorale, précède la synthèse brève et neutre et induit par conséquent l’électeur en erreur;
  • Les commentaires de la majorité (pourtant également acceptés par 6 oui et 1 abstention par le Bureau) ont été amputés de moitié et, ce faisant, vidés de leurs principaux arguments;
  • La place laissée à la majorité est quatre fois moins importante que celle qui est attribuée à la minorité.

On constate donc une évidente et profonde inégalité de traitement en faveur des référendaires. En ce faisant l’interprète des seuls référendaires, Monsieur Rémy Pagani se rend par ailleurs coupable d’un grave manquement à ses devoirs de Maire. Couronnement du tout, celui-ci n’a pas daigné informer le Bureau du contenu de la brochure modifiée ni répondre à nos réitérées sollicitations à ce sujet depuis plusieurs semaines.

Par son attitude, le Conseil administratif confisque le débat d’idées auquel les électrices et les électeurs ont droit. La pratique politique peut être digne et respectable. Nous regrettons de devoir nous battre devant les Tribunaux pour qu’elle le reste. En ce qui concerne l’Entente, la rupture du lien de confiance avec la majorité du Conseil administratif est définitivement consommée.

Simon Brandt, Président du PLR Ville de Genève
Particia Richard, Cheffe du groupe municipal PLR
Marie Barbey, Conseillère municipale PDC
Anne Carron, Présidente ai du PDC Ville de Genève