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Et si Genève, comme New York, devenait une « ville globale » ? | PLR Ville de Genève

Me voici de retour d’un court séjour de 72 heures à New York, où je participais, aux côtés d’une vingtaine d’autres villes, à une conférence axée sur la promotion de l’innovation et les relations entre secteurs public et privé. J’y étais accompagné des patrons de deux grosses entreprises différentes mais représentatives du tissu économique genevois : Migros et Procter & Gamble.

Comme moi, ils ont été impressionnés par la diversité des projets de start-up dans les domaines social et environnemental qui nous ont été présentés, à travers lesquels des grandes sociétés font confiance à des projets a priori très éloignés de la « grande économie ».

Par exemple en mettant à disposition de femmes migrantes très peu qualifiées la formation et l’infrastructure nécessaires pour produire et vendre du pain dans des sandwicheries de la ville, répondant ainsi parfaitement à la demande. Ou encore dans le domaine du web, où un entrepreneur — d’ailleurs passé par Genève dans le cadre de sa formation scolaire — a réussi à monter un site d’échange d’objets et d’informations en ligne qui emploie plusieurs centaines de personnes. Et puis nous avons surtout été frappés par la simplicité des démarches et la facilité déconcertante à démarrer une activité économique : en cinq jours maximum, toutes les formalités sont bouclées !

La stratégie new yorkaise en matière de partenariats public – privé est également intéressante, car elle intègre systématiquement une dimension universitaire dans les partenariats. Le concept du maire Michael Bloomberg est celui de la « ville globale », à savoir celui d’une cité qui agit comme plateforme et comme impulsion pour mettre en relation des entreprises existantes soucieuses de se renouveler et des entités publiques telles les hautes écoles et autres universités désireuses de trouver des débouchés nouveaux pour leurs étudiants, mais surtout capables d’anticiper les grandes tendances technologiques à venir.

Nous le faisons aussi dans la région lémanique, mais encore très timidement et sans l’équivalent de l’échelon politique fort et unique qu’est la Municipalité de New York. En fait, bien que nous disposions d’un potentiel extraordinaire en termes de savoir-faire et d’équipements, nous ne valorisons pas assez la prise de risque dans les partenariats, notamment au niveau fiscal, et la multitude des acteurs institutionnels n’est plus adaptée pour régater face à des régions qui s’unissent et mettent les grands moyens pour offrir des conditions-cadre optimales.

Le problème est aussi que nous avons encore trop souvent une vision très utilitariste de l’innovation technologique lorsque nous parlons de partenariats publics-privés. Vu les coûts élevés de la main d’œuvre en Europe, nous sommes naturellement enclins à investir dans la technologie pour gagner en productivité et diminuer les charges des sociétés. Mais cette approche est à courte vue et elle nous détourne de la vraie valeur de l’innovation et contribue au final à atrophier notre économie. A New York, au contraire, la plupart des partenariats visent à la création de nouveaux jobs, parfois peu durables, mais assurément positifs pour rebondir ensuite. Ce type de projet ne débouche certes sur « rien » neuf fois sur dix. Mais quel succès dans le dixième cas !

Genève a tout pour elle. Le maire de New York me confiait d’ailleurs comme un « petit bijou », toujours à l’avant-garde. Ne reste plus maintenant qu’à lui insuffler une dose supplémentaire de goût du risque pour la transformer en véritable « ville globale » !

Pierre Maudet