Le Conseil Municipal débute dès maintenant (samedi 8.12.2016 – 08h00) le débat budgétaire 2017. Dans ce cadre, le groupe PLR se battra pour faire baisser les dépenses de la Ville de Genève avec ses alliés de la droite élargie.

Cette année, le groupe PLR a pris la responsabilité de la rédaction du rapport de majorité sur le budget 2017, par l’intermédiaire du soussigné, ainsi que dans plusieurs commissions spécialisées. Vous pouvez en prendre connaissance ici si le sujet vous intéresse.

Surtout, nous allons nous atteler à ce que budget corresponde davantage aux vrais besoins de la population. Et à cesser de nous endetter au détriment des générations futures.

Chaque année, le Conseil administratif dépense jusqu’à l’extrême-limite de ses possibilités financières et légales qui obligent d’avoir un budget à l’équilibre. On se prend ainsi à sourire quand on entend l’exécutif municipal se féliciter de présenter un budget équilibré alors qu’il ne fait que respecter la loi en le faisant.

En avril 2016, la majorité du Conseil municipal votait le PRD-120 demandant que le projet de budget 2017 soit excédentaire de 15 millions et que les investissements soient autofinancés à hauteur de 75%. Malgré cette demande claire du Conseil municipal, le Conseil administratif a non seulement refusé d’appliquer cette délibération (transformée entre temps en motion) mais aussi refusé toute véritable discussion autour de ce projet de budget 2017.

C’est donc avec une grande déception que la majorité de la commission des finances a accueilli ce projet de budget 2017, qui ne respectait en rien la demande votée par le Conseil municipal. Il y avait pourtant un espace de discussion possible entre les 15 millions demandés et l’excédent en trompe-l’oeil que l’on nous présente aujourd’hui. Au-delà de la posture comptable, peut-on ainsi véritablement qualifié d’équilibré un budget dont l’excédent n’est que de 264 712 francs? Ce qui représente un boni d’un franc et trente centimes par habitants de la Ville de Genève…

Entre le projet de budget 2017 de septembre, et sa version réactualisée de novembre, le Conseil administratif est parvenu à trouver 3 933 000 francs d’économies pour faire suite à la baisse prévue des recettes fiscales. Ceci sans remettre en cause la plus petite des prestations publiques. Et pour cause, les dépenses du budget 2017 augmentent de 6 657 909 francs par rapport à celui de 2016.

Si une partie de cette augmentation provient de demandes du Conseil municipal (postes de pompiers supplémentaires, baisse des tarifs de crèches, etc), un certain nombre de nouvelles dépenses sont problématiques. Que penser ainsi d’une ligne budgétaire nouvellement crée dont on est incapable de dire ce qu’on en fera lors de sa présentation en commission ?

Il est donc plus que nécessaire de mener un véritable débat sur le fonctionnement de la Ville de Genève et ses dépenses. Est-il ainsi interdit de se questionner sur ces dernières? Que ce soit pour le fonctionnement et les dépenses de l’administration mais aussi sur les subventions publiques. Il convient ici, encore une fois, de rappeler que celles-ci ne sont pas un droit ou un dû, chose que certains semblent avoir de la peine à accepter. Il est ainsi parfaitement normal d’en discuter voire de les remettre en cause. Ou alors nous devons aller jusqu’au bout de la logique et fonctionnariser l’ensemble des destinataires des subventions.

Le choix de ne pas présenter d’amendements en commissions spécialisées, ni même à celle des finances, répond à une logique claire. Donner le signal au Conseil administratif qu’il ne dispose pas d’une majorité pour le budget 2017.

Ceci pour l’amener à négocier un compromis qui se situerait entre la demande du Conseil municipal de disposer d’un excédent de 15 millions et les 264 712 francs qu’on nous présente aujourd’hui. Le budget réactualisé, du Conseil administratif, montre que des économies indolores et ne remettant en cause aucune prestation ou engagement public sont possibles, c’est une simple question de volonté.

Parmi les économies déjà effectuées par le Conseil administratif, on constate ainsi avec intérêt qu’une bonne partie d’entre elles sont les mêmes que celles que nous réclamions depuis des années. Alors même que l’exécutif nous affirmait il y a une année que de telles mesures empêcheraient l’administration de fonctionner.

La preuve est donc faite que ce n’est qu’une question de volonté et que la construction d’une véritable marge de manœuvre budgétaire est possible.

Cette absence d’amendements en commission ne résulte ainsi pas d’une absence de propositions. Mais simplement de mettre la majorité du Conseil administratif face à ses responsabilités, celle de travailler avec la majorité du Conseil municipal.

Il est par ailleurs totalement faux de prétendre qu’aucune proposition n’a été faite vu que l’ensemble des partis représentés au Conseil municipal ont pu faire part de leurs positions en matière budgétaires durant l’été 2016. Dans ce cadre, nous avions clairement annoncé que nous refuserions, sauf exception, toute augmentation de dépenses non fi nancées par une économie équivalente. De même, nous avons proposé un certain nombre de mesures d’économies au Conseil administratif qui a, via la conseillère administrative en charge des finances, refusé,une nouvelle fois, la moindre discussion sur le sujet. Nous mettant ainsi devant la seule alternative de refuser ou d’amender ce budget. Par ailleurs, nous ne pouvons que regretter que l’audit sur les fonds généraux culturels ne nous ait pas été présenté durant les travaux budgétaires comme il aurait été logique de le faire.

En 2002, le budget municipal était de 978 543 374 francs. Aujourd’hui, selon le projet de budget 2017 réactualisé, il se monte à 1 194 352 536 francs. Soit une augmentation de 216 millions de francs en 15 ans. Ce qui ne correspond même pas à l’évolution de la population vu que, dans le même laps de temps, les dépenses sont passées de 5360 à 5910 francs par habitants. Estimez-vous pour autant que votre qualité de vie s’est améliorée entre temps ou qu’il fait mieux vivre à Genève? La réponse à ces deux questions vous permettra de savoir si cet argent a été correctement dépensé.

Simon Brandt

Président du PLR Ville de Genève