Alors qu’une procédure pénale pour gestion déloyale des intérêts publics a été ouverte en lien avec les dépenses des conseillers administratifs de la Ville de Genève, et que leur capacité à gouverner est donc clairement remise en cause, il convient de respecter le principe de la présomption d’innocence et de ne pas refuser des projets simplement parce que la confiance est rompue avec les membres de l’exécutif municipal. Car nous ne devons pas paralyser les institutions et punir la population qui n’est pas responsable des erreurs du collège gouvernemental municipal.

Pour cette raison, le groupe municipal PLR s’est attelé à doter la Ville de Genève d’un budget responsable et utile au plus grand nombre. Nous sommes ainsi restés fidèle à nos valeurs tout en écoutant la volonté de la population de ne pas procéder à des coupes budgétaires. Nous n’avons ainsi proposé aucune économie mais uniquement des réaffectations afin de mieux cibler les dépenses et améliorer les prestations à la population.

La principale mesure que nous avons proposée est le financement à l’année de l’accueil des sans-abris (1’500’000 francs) tant il est indigne que des gens dorment dehors dans notre Ville, chose qu’une majorité du Conseil administratif n’a pas jugé prioritaire, malgré la volonté politique de la conseillère administrative Esther Alder de le faire. Il est ainsi temps de mettre fin à la politique clientéliste du Conseil administratif de considérer les subventions municipales comme des droits acquis, ceci afin de permettre à d’autres de recevoir un soutien public.

Pour financer ce renforcement du tissu social en Ville de Genève, il était nécessaire de trouver une économie équivalente vu que le Conseil municipal n’a pas le droit d’alourdir les charges sans les compenser. La diminution de l’indexation des fonctionnaires en était une mais nous en proposerons d’autres ce samedi afin de financer ce qui est une réelle priorité.

A cet égard, on ne peut que s’étonner de l’attitude du Conseil administratif qui semble davantage s’intéresser à défendre le maintien de ses frais professionnels qu’à doter la Ville d’un budget. Et alors qu’on a constaté la faillite totale du contrôle interne dans l’affaire des notes de frais du Conseil administratif, on découvre aujourd’hui que celui-ci a également failli à sa mission pour surveiller celles des fonctionnaires municipaux. Est-ce ainsi trop demander au Conseil administratif que de veiller à la bonne gestion des deniers publics? Ainsi que de constituer une majorité autour de son budget? Manifestement oui. Fort de ce constat, nous avons déjà proposé de renforcer le pouvoir du Contrôle financier (voir ici) et nous réclamerons encore de doter celui-ci de postes supplémentaires afin qu’il puisse mieux faire son travail de vérification.

Le PLR Ville de Genève appelle les partis de la gauche municipale et le Conseil administratif à prendre leurs responsabilités afin de doter la municipalité d’un budget vu que son équilibre est actuellement en danger suite au refus de compenser les nouvelles charges budgétaires. A défaut, ceux-ci auront à expliquer pourquoi des personnes devront dormir dehors durant l’année 2019 faute d’avoir jugé cette proposition prioritaire pour notre Ville.

Simon Brandt – président du PLR Ville de Genève

Patricia Richard – cheffe du groupe municipal PLR

Rémy Burri – membre de la commission des finances