Par Nicolas Ramseier
Mesdames et Messieurs les membres du PLR Ville de Genève,
Je tiens tout d’abord à commencer ces quelques lignes en vous souhaitant une belle Fête nationale !
Mais pourquoi fête-t-on le 1er août, et que fête-t-on exactement ?
Un détour dans le dictionnaire historique de la Suisse nous apprend que nous commémorons ce jour le Pacte de 1291. Ce pacte fondateur est une alliance juridique et défensive entre les premiers cantons de la Confédération suisse, ceux d’Uri, Schwytz et Unterwald (aujourd’hui Obwald et Nidwald).
Or, moins connu et toujours d’après le même dictionnaire, notre Fête nationale n’est célébrée que depuis la fin du XIXe siècle. Cela s’explique par deux raisons principales.
D’une part, avant cette date, la fondation de la Confédération était placée au 8 novembre 1307, temps probable du serment du Grütli. Les pactes fédéraux, eux, datent d’août 1291 et ne furent redécouverts que récemment. Ils n’acquirent leurs statuts de pactes fondateurs qu’en 1891.
D’autre part, le besoin de marquer les centenaires, tout évident qu’il paraisse aujourd’hui, est récent. C’est notamment avec des courants comme l’historisme du XIXe siècle – compagnon du progrès scientifique et mouvement souhaitant mieux connaître le passé – que naquit le désir fort de commémoration.
La décision de célébrer, en 1891, le 600ème anniversaire du pacte de 1291 fut donc prise. Évènement à la base exceptionnel, dès 1899, le Conseil fédéral invita les cantons à organiser chaque année des sonneries de cloches le soir du 1er août. Un feu de joie, ainsi qu’une allocution devinrent les points forts de la fête, à quoi s’ajoutèrent un cortège aux lampions et un feu d’artifice.
J’ajouterai à ce rappel historique que cette année, nos autorités citadines genevoises ont choisi de nommer notre Fête nationale « le 1er août au fil de l’eau à Genève » et nous invitent à une commémoration sans symboles, ni drapeaux, ni même son de cloches. Ce changement de cap est, à mes yeux, à tout le moins interpellant. Au fil de l’eau est certes un titre assez charmant, qui amène comme un vent de fraîcheur non négligeable par nos étés chauds, et bien d’actualité au vu des pluies torrentielles que nous avons traversées ces derniers jours. Néanmoins, je peine à en saisir le sens ou l’utilité recherchée en faisant preuve d’amnésie quant à nos traditions et à notre histoire. Quand on sait que notre intérêt du passé, en tant que société, est surtout apparu avec l’avènement des méthodes rigoureuses et scientifiques, j’ose affirmer que nous devrions, au minimum, nous questionner sur le bienfondé du chemin actuel suivi par nos autorités locales.
Quoi qu’il en soit, je vous souhaite du plus profond de mon cœur une belle fête et j’espère vous revoir prochainement. Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les membres du PLR Ville de Genève, mes salutations distinguées.
Nicolas Ramseier – président du PLR Ville de Genève