Le budget 2022 de la Ville de Genève est malheureusement entièrement sous le contrôle d’une gauche majoritaire au sein de ce parlement. Une gauche qui est tellement persuadée d’être progressiste, généreuse et vertueuse qu’il n’y a pas la moindre possibilité pour le PLR d’introduire quelques retenues dans cette frénésie à dépenser toujours plus d’argent. Ce budget de 1,24 milliard, accepté samedi par tous les partis sauf le PLR et l’UDC, prévoit un déficit de 33 millions de francs. 

Cette compulsion à dépenser l’argent du contribuable (pour ne pas dire des autres !) a encore une fois sévi avec ce budget. Dès que le Conseil administratif a appris en novembre que, contrairement aux prévisions de juin, les rentrées fiscales étaient exceptionnelles avec un bonus de 23 millions de francs, il proposait un nouveau projet de budget, qui réintroduisait les mécanismes salariaux des fonctionnaires de la Ville, créait 12 postes supplémentaires (ce qui fera avec les nouveaux postes déjà prévus en septembre, 33 fonctionnaires de plus pour l’an prochain !) et octroyait de nouvelles enveloppes budgétaires pour diverses associations. Une fois de plus, le dynamisme de nos entreprises, notamment les multinationales – banques, négoce de matières premières, produits de luxe (horlogerie…) – tant honnies et critiquées par la gauche, permet à notre ville de bénéficier de fortes rentrées fiscales. Dommage que cette manne ne soit pas mieux utilisée…

Mais, pour revenir à ces 12 nouveaux postes, comment les justifier ? Si le conseil administratif ne les avait pas inscrits dans son projet de budget de septembre, n’est-ce pas la preuve que ces postes ne sont pas d’une réelle nécessité, et que la Ville peut s’en passer. D’autant plus que plusieurs de ces nouveaux postes servent à augmenter la hiérarchie et n’offrent aucune prestation à la population, sauf des prestations à ceux qui délivrent les prestations ! Pourtant, cette hyper hiérarchisation sévit déjà en Ville de Genève ! Rien que dans le département de la culture et de la transition numérique (DCTN), il n’y a pas moins de 44 directeurs et directrices. Or, trop de hiérarchie tue la hiérarchie, constitue un frein au bon fonctionnement d’un service et peut apporter de la souffrance au travail, souffrance qui entraîne un fort taux d’absentéisme et une baisse de qualité des prestations. Pour parer à ces dysfonctionnements qu’elle a elle-même créés, la Ville trouve une parade : créer de nouveaux postes, comme un poste de « Chargé-e des relations humaines et risques psycho-sociaux » avec un traitement à CHF 146’000/an !

Or, lorsqu’on sait que le coût des charges du personnel est ce qui alourdit le plus le budget, et que ces nouveaux postes seront des charges mécaniques qui reviendront année après année, on peut bien sûr imaginer que la dette de la Ville ne va pas cesser de croître.

Le PLR regrette cette spirale dépensière où se trouve Genève qui dépense à tort et à travers et souvent à tort ! Des réformes structurelles doivent être menées, car les départements continuent à fonctionner en silos (sans chercher de réallocations de postes et moyens entre départements) et les charges sont toujours plus élevées que les revenus. 

Quant aux investissements, ils sont passés de 130 millions à 180 millions. Or, si on ne peut pas autofinancer nos investissements, on creuse la dette. Actuellement, l’insuffisance présumée de financement des investissements est de plus de 57 millions ! Quant à la dette de la Ville, elle explose ! Elle est aujourd’hui estimée à 1 milliard 860 millions. Elle a d’ailleurs augmenté en cinq ans de près de 350 millions. Ce n’est pas raisonnable ! Une dette finit toujours par se payer ! Et, qui plus est, elle impactera les générations futures.

Le groupe PLR déplore que le conseil administratif et les bancs de la gauche ne se soucient aucunement des réalités économiques et ne montrent aucun désir de diminuer nos dépenses, mais qu’ils ne cherchent, au contraire, qu’à fonctionnariser tous les secteurs, entre autres, le secteur de la Petite enfance, à demander toujours plus de prestations et de crédits supplémentaires pour arroser de subventions leurs associations… 

A une époque où nombre d’habitants et plus particulièrement de la classe moyenne peinent à joindre les deux bouts à la fin du mois, après avoir payé leur logement, leur prime d’assurance-maladie et surtout leurs impôts, le PLR ne pouvait pas approuver cette insoutenable légèreté dans la gestion des finances de la Ville de Genève. C’est pourquoi, le PLR a refusé ce budget.

Michèle Roullet, cheffe de groupe du PLR Ville de Genève